Fin de la guerre, début du secret bancaire
À l’issue de la Première Guerre mondiale, les grandes puissances européennes qui ont pris part au conflit sont toutes fortement endettées. Pour remédier à ce problème, les États mettent en place des règles modernes d’imposition en vue d’augmenter leurs revenus. La règle est alors à l’augmentation des impôts directs sur la population. En France par exemple, le taux marginal supérieur de l’impôt sur le revenu est porté à 50% en 1920 et atteint 74% en 1924. Ce fardeau fiscal important ne plaît pas aux grandes fortunes européennes qui vont trouver refuge dans les banques suisses, lesquelles leur offrent la possibilité d’omettre de déclarer leurs revenus au fisc de leur pays de résidence. Ces banques voient ainsi l’afflux en capitaux augmenter pendant et après le conflit. La Première Guerre mondiale offre à la Suisse, restée neutre pendant le conflit, l’occasion unique de se transformer et devenir le paradis fiscal que l’on connaît aujourd’hui.
Sources
GUEX, Sébastien, « Conflits et marchandages autour du secret bancaire en Suisse à l’issue de la Grande Guerre », L’Année sociologique, Vol. 63, n° 1, 2013, p. 157-187
Rapport sur le paradis fiscaux, Confédération des syndicats nationaux
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