Terrible collision portuaire

Domaine public canadien Halifax Relief Commission NSARM accession no. 1976-166 no. 106 / negative: N-2373
Partager cette HISTOIRE
L’explosion de Halifax du 6 décembre 1917 est la plus importante explosion causée par l’homme qui se soit produite avant celle des bombes atomiques de la Seconde Guerre mondiale. 1963 morts, 9000 blessés et 6000 sans-abri, en chiffres approximatifs. Une catastrophe d’origine accidentelle qui est toujours aujourd’hui celle qui a fait le plus de dégâts et le plus de victimes au monde.

En 1917, Halifax, en Nouvelle-Écosse au Canada, est le principal port canadien pour l’acheminement de troupes et de matériels vers l’Europe en guerre. La population de Halifax et de Dartmouth située juste sur l’autre rive est alors d’environ 65 000 personnes. La collision portuaire qui provoque l’explosion qui détruit Halifax se produit le 6 décembre 1917, lorsque le cargo français Mont-Blanc , en provenance de New-York, chargé de 2,9 kilotonnes d’explosifs, des munitions à destination de l’Europe, entre en collision avec l’Imo, navire de secours belge. L’incendie consécutif à la collision se déclare à bord du Mont Blanc. Les pompiers locaux dépassés par l’importance de l’incendie, tentent, en vain, de l’éteindre.

La déflagration qui résulte, au moment où les flammes atteignent le chargement explosif du Mont Blanc, dévaste une grande partie de la ville. L’explosion engendre un tsunami et une onde de choc si puissante qu’elle casse des arbres, plie des rails de chemin de fer et démolit des édifices, transportant les fragments sur des centaines de mètres. Une ancre provenant du Mont-Blanc est retrouvée à 3,2km du port. L’explosion est entendue à 420 kilomètres de distance! Le secteur de Richmond, dans la partie nord de la ville, et la région de Dartmouth, de l’autre côté du port, sont presque anéantis.

Tout le monde se solidarise
Soldats, marins et civils travaillent ensemble pour apporter les secours nécessaires. Des villes voisines accueillent les sans-abri. Les magasins Eaton font don de mobilier. Les gouvernements canadien et britannique donnent des millions pour la reconstruction, tandis que les États-Unis organisent un train de secours rempli de ravitaillement, de médecins et d’infirmières, dont certains sont sur les lieux et au travail avant même que les responsables canadiens, sous le choc, aient pleinement récupéré. Plus de 90 ans plus tard, la province de Nouvelle-Écosse envoie tous les ans un arbre de Noël à la ville de Boston (Massachusetts) en gage d’amitié pour l’aide des Bostonnais en décembre 1917.

À la suite de l’explosion, les habitants de Halifax enterrent leurs morts, soignent les blessés et commencent à reconstruire leur ville. En dépit de sa véritable destruction et de l’ampleur des opérations de secours, les convois navals transatlantiques reprennent en moins d’une semaine. Selon une estimation minimale, environ 35 millions de dollars (en dollars canadiens de 1917) de dommages sont occasionnés. Quelques 160 hectares d’aire urbaine sont détruits.

Près d’un siècle après la catastrophe, on trouve encore au fond du port de la cordite (très peu soluble dans l’eau) et des munitions non-explosées qui polluent le milieu avec les oxydes de cuivre (colorant les douilles en bleu). Les munitions contiennent par ailleurs du mercure (sous forme de fulminate de mercure) et du plomb qui risquent un jour de contaminer l’environnement marin, la faune et la flore du port et des environs.