Oswald Rayner, l’homme du MI6

Partager cette HISTOIRE
MI6 (pour Military Intelligence, section 6), crée en 1909, est le service de renseignements extérieurs du Royaume-Uni. Son rôle est de produire des renseignements sur les sujets concernant les intérêts vitaux du Royaume-Uni en matière de sécurité, défense, politique étrangère et politique économique.

Oswald Rayner est le fils d’un drapier. Entre 1907 et 1910 Rayner étudie les langues modernes à l’Oriel College de l’Université d’Oxford, au Royaume-Uni où il se lie d’amitié avec Félix Ioussoupov alors étudiant à l’University College d’Oxford . Il est avocat à l’Inner Temple après être admis au barreau en 1910. Très compétent en langues française, allemande et russe, il est recruté pour le MI16 (Le Secret Intelligence Service (SIS), également connu sous la dénomination de MI6 pour Military Intelligence), à la section 6, qui est le service de renseignements extérieurs du Royaume-Uni. Son rôle, comme officier de renseignement, est de fournir des informations en matière de sécurité, défense, politique étrangère et politique économique. Le 15 décembre 1915, il est envoyé à Pétrograd où il sert sous les ordres du Lieutenant-Colonel Samuel Hoare. En août 1915, le grand-duc Nikolaï Nikolaïevitch de Russie est démis de ses fonctions de commandant suprême des armées impériales par Nicolas II de Russie. Le 21 août 1915, l’empereur se met à la tête de l’armée et confie le gouvernement intérieur à son épouse. C’est par ses dons de guérisseur que Grigori Lefimovitch Novykh dit Raspoutine (1869-1916), fils d’un paysan et voiturier, s’attache le couple impérial. En qualité de conseiller privé de l’impératrice, Raspoutine rend quotidiennement visite à la tsaritsa, et lui prodigue des conseils. Alexandra Fiodorovna a une confiance aveugle en Raspoutine dont le pouvoir s’accroît au point qu’il fait et défait des ministres. Ce prétendu moine, dont les débauches sont connues de tous, exploite sans scrupules sa position. Avec, en toile de fonds diplomatique, le démembrement de l’Empire ottoman et la question des Balkans se mettent en place les conditions d’une guerre générale. Plusieurs hypothèses circulent quand aux motivations des conspirateurs du meurtre de Raspoutine. L’une d’elle implique directement Oswald Rayner.

Complot contre Raspoutine
Félix Ioussoupov, de retour en Russie après ses études en Angleterre, n’apprécie pas l’influence qu’a Raspoutine sur la famille impériale. Une hypothèse de la naissance du complot, par Félix Ioussoupov est qu’il veut se venger du fait que son père, le général Ioussoupov, gouverneur-général de Moscou, a été spectaculairement limogé en 1915 pour avoir critiqué le régime impérial et que sa mère, la princesse Zenaïde, est également déclarée indésirable à la cour après avoir demandé à la tsarine de renvoyer Raspoutine. Le service de renseignements extérieurs du Royaume-Uni quand à lui, n’apprécie pas particulièrement que Raspoutine défende auprès du tsar l’idée que la Russie ne doit pas partir en guerre contre l’Allemagne et qu’il prie le tsar de faire tout en son pouvoir pour l’éviter. Le 16 décembre 1916 à Petrograd, Grigori Raspoutine est invité à un diner chez le prince Ioussoupov où on complote pour l’éliminer. Après une tentative d’empoisonnement, il est blessé par balles. L’autopsie montre que quatre balles sont tirées par au moins trois pistolets différents— l’un d’eux plus expérimenté que les deux autres, tire une balle en plein front à l’aide d’un révolver Webley. Cette arme est règlementaire à la British Army et O. Rayner en possède une personnellement. Une enquête fondée sur les rapports du Secret Intelligence Service montre que les Britanniques redoutent que Raspoutine veuille faire retirer les troupes russes engagées dans la Première Guerre mondiale et laisse entendre que ce tireur est l’officier du renseignement anglais Oswald Rayner.

Une fin de vie tranquille
Il qui quitte la Russie avant la fin de la guerre et, en 1920 travaille pour le Daily Telegraph comme correspondant finlandais. Il passe ses dernières années dans le village de Botley, Oxfordshire, comme collecteur de fonds pour son église locale.