Le Brésil oui, l’Argentine non, le renouveau identitaire pour tous

Irina Gaber . . .

Les 3 et 4 avril 1917, les U-Boot allemands coulent le navire brésilien, le Paraná, et le Monte-Protegido, argentin. Les populations sont indignées et manifestent. D’autres bateaux sont coulés. Le 26 octobre, le Brésil déclare alors la guerre à la Triple Alliance. L’Argentine continue de rester neutre. L’engagement brésilien, plus symbolique que militaire, seulement quelques navires participent à la bataille de l’Atlantique et 23 500 soldats combattent sur le front occidental, marque pourtant un tournant dans son histoire. Le conflit fait irruption dans le débat public et conduit le pays, bien que très francophile et pro-Alliés, à prendre ses distances avec la vieille Europe, enlisée dans la barbarie et conduite au déclin. De l’effacement du modèle européen fondateur, émerge un renouveau identitaire qui gagne le continent sud-américain.